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Dermatose des bovins : le ministère de l'Agriculture impose vaccination et abattage « total » dans les foyers d'infection
La détection d'un cas de
dermatose nodulaire contagieuse (DNC)
dans un élevage de bovins entraînera l'abattage total des animaux dans le foyer d'infection et une campagne de vaccination obligatoire dans une zone de 50 km autour du foyer, a annoncé le ministère de l'Agriculture ce mercredi. « La mise en place de périmètres réglementés », incluant des limitations de mouvements du bétail, est également au programme.
Ces mesures, destinées à faire face à l'apparition fin juin en France de cette maladie non transmissible aux humains, font partie de la stratégie nationale adoptée lors d'une réunion extraordinaire du Comité national d'orientation de la politique sanitaire animale et végétale (CNOPSAV), instance qui réunit les professions agricoles, les syndicats, des vétérinaires et des scientifiques.
Cette stratégie a été « validée à l'unanimité des membres, sauf une voix », précise le gouvernement dans un communiqué, au moment où des militants de la Confédération paysanne bloquent l'accès à des exploitations infectées en Savoie et en Haute-Savoie afin d'empêcher l'abattage des animaux.
Après l'apparition d'un premier cas le 20 juin en Sardaigne, un premier cas de dermatose nodulaire en France a été détecté le 29 juin à Entrelacs, en Savoie. Depuis,
la propagation est rapide
: au 15 juillet, « ce sont 24 foyers qui ont été confirmés dans deux départements, la Savoie et la Haute-Savoie », précise le ministère.
« La DNC n'est pas transmissible à l'être humain, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l'alimentation de produits issus de ces animaux (viande, lait, fromage), ni par piqûres d'insectes », rassure le communiqué. La maladie « se propage par les mouvements d'animaux infectés ou via des insectes vecteurs », comme les taons et mouches piqueuses.
Observée « massivement dans les Balkans, en Grèce et en Bulgarie, à la fin des années 2010 », la DNC « a pu être éradiquée de cette zone grâce à une campagne de vaccination établie conjointement avec les mesures de biosécurité », rappelle le ministère.
Un argument qui ne convainc pas tous les agriculteurs. « On a vu ce qui s'était passé en Grèce, dans les Balkans, on sait très bien que l'abattage total, ce n'est pas du tout une solution, que la maladie se propage quand même, et qu'en fait, par contre,
ce sont des vies broyées, sacrifiées, et ça, ce n'est pas tenable
», avait déclaré à l'Agence France-Presse (AFP) la porte-parole de la Confédération paysanne, Fanny Métrat, avant la réunion.
Sur X, différents élus ont aussi montré leur hostilité à l'abattage préventif. C'est le cas des députés insoumis Jean-François Coulomme, élu de la 4e circonscription de Savoie, et Mathilde Hignet, élue de la 4e circonscription d'Ille-et-Vilaine.